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Le nom du lycée
La vie de Mathias Adam
Mathias Adam naît le 19 novembre 1850 dans le faubourg du Grund à Luxembourg-ville. Aîné d’une famille aisée de boulangers1, il suit une formation d’instituteur. Le 23 septembre 1881, il épouse Jeanne-Catherine Huss (1848-1905) à Walferdange. Ils auront trois enfants : Pierre Prosper (1883-1913), Léonie-Jeanne-Catherine (1887-1928) et Marie-Nelly-Félicie (1891-1892)2.
Son parcours professionnel et engagement personnel
À 17 ans, Mathias Adam est admis à l’école normale à Luxembourg pour devenir instituteur. Il y étudie pendant trois ans avec succès. Sa première nomination le conduit à Esch-sur-Alzette3. Afin d’informer les enseignants des changements pédagogiques liés à l’instauration de la loi scolaire de 1881, Mathias Adam cofonde le journal Pädagogischer Sprechsaal (1883, paru entre 1884 et 1901). Il sera également le rédacteur principal d’autres revues. Conscient de la précarité du métier d’instituteur, très mal rémunéré, à cette époque, il crée la mutualité « Lehrerverein » (1884)4. Très engagé pour le progrès de l’enseignement, Adam édite le premier manuel scolaire luxembourgeois de cours postscolaires Lehr- und Lesebuch für die Fortbildungsschulen des Großherzogtums Luxemburg (1ère édition en 1883). Il cofonde et préside la « Fédération Générale des Instituteurs Luxembourgeois » (FGIL, 1900/1905) jusqu’en 1918. Cette association a une vocation pédagogique et syndicale (e. a. pour l’amélioration de la situation matérielle des enseignants). En 1887, il est nommé premier instituteur de l’école primaire supérieure à Pétange après avoir enseigné à Ettelbruck et Walferdange5. Il prend une retraite bien méritée en 1915.
Les lois scolaires luxembourgeoises et le rôle de Mathias Adam
Mathias Adam est un pédagogue qui veut introduire l’enseignement obligatoire et gratuit pour les enfants de 6 à 12 ans au Luxembourg afin de permettre à toutes les couches sociales d’accéder au savoir. Il est aussi un syndicaliste qui se bat pour la cause des enseignants qu’il veut réunir pour former un seul bloc puissant capable de défendre ses intérêts. Il connaît de nombreuses attaques verbales contre sa personne, mais il ne résigne jamais.
En 1843 est votée une loi scolaire dont l’objectif est de rehausser le niveau d’instruction de la population en rendant l’école permanente (pendant presque toute l’année). Elle prévoit l’enseignement de la religion, le calcul, l’écriture et la lecture de l’allemand ainsi que l’obligation de l’apprentissage de la langue française. Jusqu’en 1843, l’enseignement des élèves est souvent assuré par des instituteurs non qualifiés. Afin de remédier à ce problème, cette nouvelle loi prévoit la création d’une école pour la formation de futurs instituteurs. Le seul bémol de cette loi est la mise sous tutelle de l’enseignement exercée par l’Église catholique, l’État et les communes.
Le 20 avril 1881, la loi scolaire appelée loi Kirpach est votée. Cette nouvelle loi rend l’école obligatoire entre 6 et 12 ans, mais l’enseignement reste payant. Par conséquent, beaucoup d’enfants ne peuvent pas participer aux cours, leurs parents n’ont pas les moyens de payer les frais d’inscription.
Une autre loi scolaire, celle de 1898, remet en cause l’indépendance des enseignants vis-à-vis de l’Église catholique en les soumettant à nouveau au contrôle de celle-ci. Cependant cette loi accorde une augmentation du salaire des instituteurs.
Le 12 mars 1912, Pierre Braun dépose un projet de loi de réforme de l’enseignement primaire dont le texte est partiellement inspiré par la FGIL et son président Adam. Cette nouvelle loi scolaire prévoit l’obligation de scolarisation à partir de l’âge de 7 ans ainsi que sa gratuité. Elle introduit également de nouvelles branches d’études comme les sciences naturelles, la gymnastique et le dessin. De plus, la loi Braun libère l’enseignement de la tutelle religieuse.
Honneurs et mort
Enseignant engagé, Mathias Adam est nommé chevalier de l’ordre de la couronne de chêne et reçoit le titre d’officier d’académie6 en raison des services éminents rendus à l’éducation luxembourgeoise. À la retraite, il se retire à Mondorf(-les-Bains) où il décède, le 17 février 1936, à l’âge de 85 ans après une courte maladie7. Il est inhumé au cimetière Notre-Dame à Luxembourg-ville8 en présence de nombreux représentants du monde éducatif, syndical, politique et culturel. « Avec lui disparaît une noble figure et finit une belle carrière bien remplie d’éducateur du peuple. »9 Dans son discours de mars 1936, J.-P. Schwachtgen, le président de la Fédération des Instituteurs, qualifie l’idéal de Mathias Adam comme suit : « […] plus de lumière, plus d’instruction pour tout le monde dans une société plus démocratique »10 . En 1979, Cornel Meder, le directeur de l’ancien Collège de Pétange, propose de nommer l’école « Lycée technique Mathias Adam » en l’honneur du premier enseignant de l’école primaire supérieure.
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1. [Bauer-Wilhelmus Elvire, « Mathias Adam : le temps d’un pionnier », dans Lycée technique Mathias Adam, Pétange : 25e anniversaire, Pétange, 1992, p. 19-31, ici p. 19.]
2. [Erpelding Émile, « Les présidents de la F.G.I.L. », dans 75e anniversaire de la Fédération générale des instituteurs luxembourgeois, Luxembourg, 1976, p. 102-107, ici p. 105-106.]
3. [Bauer-Wilhelmus Elvire, « Mathias Adam … », p. 20.]
4. [Bauer-Wilhelmus Elvire, « Mathias Adam … », p. 24 et 30.]
5. [Bauer-Wilhelmus Elvire, « Mathias Adam … », p. 24.]
6. [Avis mortuaire de Mathias Adam, dans Escher Tageblatt, n° 42 (19.02.1936), p. 4.]
7. [Ibidem.]
8. [Bauer-Wilhelmus Elvire, « Mathias Adam … », p. 29. D’après les informations du Service cimetières, sa tombe ne semble plus exister.]
9. [Anonyme, « Mathias Adam », dans Escher Tageblatt, n° 48 (26.02.1936), p. 4.]
10. [Bauer-Wilhelmus Elvire, « Mathias Adam … », p. 28.]